Ces projets qui ont changé la vie des jeunes.
Aujourd’hui, opérateurs économiques pour certains, chefs d’entreprises pour d’autres, ces bénéficiaires du Programme Spécial du Gouvernement dans les régions du Tchologo, la Bagoué, le Boukani sont à la tête d’activités plus ou moins florissantes, maintenant loin des sirènes des factions djihadistes.
Témoignages de certains bénéficiaires,
Coulibaly Seydou, grand boutiquier au marché de Ferké Agé de 27 ans, Coulibaly Seydou se considère comme un homme accompli financièrement et très autonome. Son commerce est situé en plein cœur du marché de Ferké. Devant ses articles en détail et demi-gros, c’est un homme heureux que nous avons trouvé. « Je suis une personne comblée actuellement. J’arrive à subvenir à mes petits besoins. Je ne sollicite personne pour me venir en aide. Je gère ma famille et je scolarise mes enfants », a-t-il déclaré, fier. Notre interlocuteur confie avoir bénéficié, en 2020, de 500 mille FCfa de prêt de l’agence emploi jeunes, remboursable sur un an. « Je ne dois plus de crédit. Tout ce que je génère comme bénéficie, c’est pour moi. Avant, j’étais un apprenti couturier. Aujourd’hui, je suis mon propre patron, un propriétaire avec un chiffre d’affaires d’au moins de 2 millions de FCfa », a-t-il fait savoir.
Koné Pekali Djakaridja a aussi bénéficié du prêt emploi jeune pour agrandir son atelier de couture avec une petite mercerie. Sur son lieu de travail, au quartier Sitarail, c’est un jeune épanoui qui dit avoir reçu 500 mille FCfa. « J’ai 40 ans. J’ai mon propre atelier et j’emploie 5 personnes que je paye par mois. Je suis un grand patron aujourd’hui. Pendant les temps de fête, je peux gagner 200 à 300 mille francs par jour », a-t-il confié. Le couturier a particulièrement salué les autorités pour leurs actions en direction des jeunes ivoiriens, notamment auprès de ceux du Tchologo qui se réalisent grâce aux projets mis à leur disposition.
Le magasin de revente de pièces détachées de Ouattara Niban Nouh est logé au quartier Dioulabougou de Ferké. Celui-ci dit tirer aujourd’hui sa subsistance de ce commerce. « Sur 800 mille francs de prêt demandé, j’ai reçu 500 mille en 2019. Je travaillais avec mon patron, décédé aujourd’hui. L’argent que j’ai eu, a permis d’acheter les articles pour renforcer les marchandises du magasin. Je m’en sors bien avec l’argent que je gagne », a-t-il rassuré. La trentaine révolue, il déclare que son activité fait de lui une personne responsable et respectée dans le cercle amical et familial. « Quand on me sollicite pour des problèmes dans la famille, je réagis. J’arrive aussi à assister financièrement mes frères et sœurs et même ma communauté musulmane. Ce qui me réjouit le plus, c’est que j’arrive sans problème à acheter les marchandises pour renforcer mon magasin sans compter sur quelqu’un. Je rends gloire à Dieu et remercie le gouvernement et l’agence emploi jeune », a-t-il traduit sa gratitude.
A Tengréla, c’est Ouattara Abiba qui a ouvert les portes de son glacier à notre équipe, le samedi 7 janvier. C’est une jeune dame à petite corpulence de 28 ans. A notre arrivée, elle était avec son mari et un employé en train de mettre de l’ordre dans le salon. Enjouée et accueillante, elle nous informe sur son activité. « J’ai bénéficié d’un prêt de 500 mille FCfa pour relancer mon coin qui existait déjà. Cet argent que j’ai reçu en 2019 a permis d’acheter du matériel frigorifique, de nouvelles chaises pour accueillir plus de clients. J’ai aussi confectionné des tables pour la vente de pain », a-t-elle fait savoir. La dame explique qu’avant l’obtention de la manne financière, elle ne vendait que des crèmes stars et la boisson Tampico. « Mon commerce s’est agrandi aujourd’hui. Ma clientèle est devenue plus nombreuse. De façon journalière, je peux avoir un gain de 25 à 50 mille francs. Pendant les périodes de fête et de festivités dans la ville, je vais jusqu’à 100 mille voire plus », précise-t-elle. A la question de savoir si elle se considère comme une cheffe d’entreprise, Ouattara Abiba répond par l’affirmative : « J’ai un glacier à mon nom. J’emploie des personnes et je réalise des chiffres d’affaires. Je participe aux charges familiales et subviens à mes besoins, à ceux de mes parents. Qu’est-ce que je veux de plus, sinon accroitre mon business. Je suis une patronne qui veut aller encore plus loin dans mes affaires ».
Eblin Sery Marie-Noël, un cas qui inspire dans la vente de vêtements De simple ménagère, Eblin Sery Marie-Noël est devenue une vraie opératrice économique à Boundiali. Son local est situé à la gare de la ville, non loin de la nouvelle mairie. « Je suis dans le domaine de la vente de vêtements. J’ai bénéficié de 950 mille francs pour développer mon commerce. Je vends des T-shirts, des Polos, des Jeans, des paires de chaussures. Je loue aussi le local », a-t-elle spécifié d’emblée. La dame, parlant de son gain quotidien, déclare gagner au moins 100 mille francs par jour, si les choses marchent bien : « J’étais étudiante. Après l’obtention de mon diplôme de BTS, faute d’emploi, je suis restée à la maison. On peut donc dire que j’étais une ménagère. Avec mon activité de maintenant, les choses ont évolué. Il y a un grand changement dans ma vie car je suis active et j’arrive à assurer mes charges et épauler mon mari dans les besoins de la maison et la scolarisation de ma fille ». Eblin Sery Marie-Noël a saisi l’opportunité pour inviter les jeunes qui veulent bénéficier de prêt comme elle, à s’approcher de l’agence emploi jeunes pour avoir la bonne information. « Je leur ai dit que c’est réel. Mon cas doit les inspirer », a-t-elle fait remarquer.
Blon Céline est gestionnaire de deux salons de coiffure à Boundiali. Le premier dénommé ‘’ Merveille Coiffure’’ est situé au centre-ville où nous l’avons trouvée. « Il faut dire que depuis 2013, je faisais la coiffure chez une dame. A un moment donné, j’ai décidé de travailler pour mon propre compte. C’est ainsi que j’ai postulé pour le prêt agence emploi jeune et je l’ai obtenu en 2019 », a-t-elle informé. Puis de poursuivre : « Avec les 300 mille francs reçus, j’ai pris ce local, acheté le matériel de coiffure et je me suis installée. J’ai déjà remboursé le prêt. J’ai pu faire un second salon de coiffure. Je suis une femme responsable. J’ai ma moto. J’arrive à m’occuper de ma famille et de mon enfant, car je ne suis pas mariée ». Blon Céline rappelle que par le passé, sa vie était difficile: « Je n’avais rien. Je sollicitais tout le temps les gens afin de me donner un peu d’argent pour me gérer. Mais aujourd’hui, c’est moi qui donne et qu’on sollicite. Tout ça, c’est grâce à l’agence emploi jeune et au gouvernement. Je leur dit merci car les femmes, grâce à ces projets, arrivent à se réaliser. Mes sœurs doivent comprendre qu’elles ne peuvent être éternellement à la charge d’un homme qui peut les abandonner si elles ne font rien de leurs dix doigts. Si l’opportunité du prêt se présente, je les encourage à s’y intéresser. » Une photocopie plus performante, un appareil photo ultra moderne et d’autres matériels de production. C’est à cela qu’ont servi les 800 mille francs reçus par Koné N’Golo, en 2021, pour relancer son activité à Boundiali. « J’étais déjà installé. Je suis dans l’évènementiel. L’argent m’a aidé à développer mon business. Je fais des vidéos et photos dans les cérémonies. Je fais aussi les traitements de texte, les photocopies des documents », a-t-il porté à notre connaissance. En termes de chiffre d’affaires, Koné N’Golo dit gagner 300 mille francs par mois. « J’ai deux personnes qui travaillent avec moi. Je les paie convenablement. Je me suis réalisé progressivement. Il me reste 200 mille francs du prêt à rembourser. J’encourage les autres jeunes à ne pas rester oisifs en postulant à ces projets », a-t-il invité.
Le ‘’ Marché Gouro’’ de Ouattara Awa, 32 ans, est là pour les servir. « Chez moi, on trouve tout ce qu’on vend au marché gouro. Bananes, ignames, tomates, aubergines, piments frais et sec. Bref, tout ce qui est légumes, tubercules et articles de cuisson, je vends ça », informe la jeune dame, tout en éclatant de rire. Elle fait ensuite avec nous, ce lundi 10 janvier, le tour de son commerce. « J’ai sollicité un prêt de 1 million, mais on m’a octroyé 300 mille. Ce montant m’a tout de même été bénéfique en ce sens qu’il m’a permis de consolider mon fonds de commerce et de varier mon activité. Je vendais essentiellement que du vivrier et autres denrées alimentaires. Mais aujourd’hui, je vends aussi du poisson frais », relate-elle. Ouattara Awa, en raison du prêt reçu en 2019, qu’elle déjà remboursé en entièreté, se considère comme la meilleure vendeuse du village. « C’est chez moi que tout Tehini vient s’approvisionner. Donc mes choses marchent bien. En tout cas, je ne me plains pas », se félicite-t-elle. Avant de préciser qu’elle assure à moitié toutes les charges de sa maison et s’occupe de la scolarité de ses enfants.
Konaté Fatouma, de l’assistance financière dont elle a bénéficié, en février 2022, fait la vente de l’attiéké poisson. A l’instar de Mme Ouattara, elle a aussi a renforcé son activité avec la manne mise à sa disposition par l’agence emploi jeunes. « Moi, j’ai reçu 500 mille francs. J’ai entamé la construction d’un magasin de vente de poisson frais. Entretemps, je vends de l’attiéké poisson pour assurer ses charges. Les jours de marché, je peux vendre jusqu’à 50 mille francs. Les jours ordinaires, 15 à 20 mille francs. Ici, c’est un petit coin. Ce montant pour nous est très important même. Il me reste 50 mille que je dois rembourser », a-t-elle expliqué.
In Fratmat du 24 janvier 2023